Gilets Jaunes: Suites du mouvement et de la répression
Intro
Après une période de relative accalmie aux alentours des fêtes, on peux constater que le mouvement persiste tant en Wallonie, à Bruxelles que de l’autre côté de la frontière en france (où la répression atteint par ailleurs des sommets).
Des divergences de plus en plus fortes se font néanmoins sentir au niveau des modes d’organisations ainsi que sur les stratégies de luttes. Certain.e.s petit.e.s chef.fe.s tentant d’imposer leurs visions de la lutte, leurs méthodes, tentant également avec plus ou moins de succès de faire de la médiation de la rage populaire.
Par contre, les tentatives de récupérations politiciennes semblent de plus en plus tomber à l’eau. Tant mieux!
Les manifestations
Non-exhaustifs
Le 29 Décembre
A Mons
Un appel à action et manif au départ des Grands Prés (centre commercial) avait été lancé sur facebook.
Sur place, au départ, il y avait une trentaine de personnes. Un barrage filtrant se met en place à l’aide de caddies. Le flux de voitures arrivant dans ce temple de la consommation est ralenti.
Mais très vite la police affiche son mécontentement, demande de ne plus mettre les caddies au travers du passage, de ne surtout pas bloquer et même de ne pas trop ralentir les voitures. Certains petits chefs veulent imposer le respect des exigences policières et le barrage filtrant se transforme en un simple rassemblement de GJ à l’entrée du centre commerciale. Rendant par ailleurs l’action pratiquement inutile.
Cela ne plaît évidement pas à tout le monde. Des tensions se font ressentir. Un petit groupe de personnes bien décidé.e.s à vraiment bloquer se déplace et fait un blocage sur une autre entrée des Grands Prés.
Malgré le fait que le blocage se déroule sur une autre entrée du centre commerciale et que du coup il y a un espace pour chaque mode d’action, chacun.e.s peut décider d’aller bloquer ou non, cela ne plaît toujours pas aux petits chefs en puissances. Les personnes présentes sur le blocage décide tout de même de rester bloquer.
Le blocage est pendant un temps plutôt efficace, malgré qu’une autre entrée soit ouverte, bien des gens en voitures font demi-tour et n’iront pas engraisser les multinationales ce jour-là.
Un peu plus tard, les bloqueur.euse.s décident de laisser passer une personne en retard à son boulot. Une grosse Jaguar blanche colle la voiture de la travailleuse. Cette voiture est néanmoins dans un premier temps bloqué. A son bord, un bourgeois mécontent. Les gens essaient de lui expliquer qu’une autre entrée est ouverte et qu’il n’a qu’à faire le tour. Le bourgeois croyant que tout lui ait toujours dû, comme il a sûrement l’habitude dans sa vie que les pauvres se plient à ses exigences, s’énerve et finit par forcer le passage.
Après cela la police débarque, se met à contrôler et fouiller… un gilet jaune évidemment…
Pendant ce temps le groupe qui était sur l’autre entrée décide de partir en manif vers le centre de Mons sans prévenir (volontairement!) le groupe des bloqueur.euse.s qui se retrouve de fait isolé face aux forces répressive.
En trop petit nombre pour pouvoir continuer le blocage sans juste se faire embarquer ce groupe lève le blocage et part rejoindre la manif.
La manif est assez calme. A certain moments des divergences apparaissent sur l’itinéraire a emprunté. Le ring de Mons est brièvement bloqué.
Le 5 Janvier
A Charleroi
Plus de 300 personnes se sont rassemblées. Dès le départ de la manif, l’ambiance est animée. De trop nombreux pétards explosent à tout va, c’est parfois assez insupportable pour bon nombre d’entre-nous. Quelques pétards sa peut certes mettre l’ambiance mais il est tout de même préférable de ne pas crever les tympans des personnes venues soutenir…
La manif est accompagnée d’une guillotine symbolique en bois.
La présence policière est assez discrète. La manif fait un passage assez amusant et remarqué dans un centre commerciale puis dans la gare de Charleroi-Sud. La manif fera un passage devant des locaux de la presse mainstream et leur offrira gracieusement des calculatrices pour leur apprendre à compter… Puisqu’iels ont visiblement un gros souci à ce niveau au vu des articles parus la semaine précédente.
Après cela, la manif se dirige vers des quartiers plus résidentiels et pauvres. Elle y est plutôt bien accueilli. Pas mal de coup de klaxon de soutien.
La manif se dirige par la suite en direction de l’hôtel de ville. Une dispute sans lien avec la mobilisation éclate dans la manif, les flics interviennent et arrêtent quelques personnes.
Arrivé face à l’hôtel de ville, une courte prise de parole est suivi par une photo collective de celleux qui le souhaitaient. Des feux d’artifices sont tirés.
Un petit groupe décide d’aller en solidarité avec les personnes arrêtées devant la tour du Mordor… euh… pardon… du commissariat.
Les flics arrivent avec leurs combis et font leur petit speech, ô combien récurent, ” tant que vous serez là, on ne les relâchent pas”. La police n’aime pas la solidarité…
Le groupe se déplace et bloque une route menant au commissariat à l’aide de barrière. Les flics hésitent à prendre leurs combis pour effectuer la très longue distance les séparant du groupe… (sic) Au moins 30 secondes de marches, faut les comprendre (ou pas). Iels bougent les barrières, et reste en plan à proximité. Le groupe décide de s’amuser un peu et fait des tours aux alentours du comico avant de partir.
Le 12 Janvier
Mons
La manif a démaré du parking Imagix. Dès le départ, il y a pas mal monde et au début la présence policière est assez discrète.
La manif déambule dans les rues, à ce moment sans trop de problème.
Une fois arrivé au niveau de la Grand Place. Première provocation policière, une ligne de flics en équipement anti-émeute bloque partiellement l’accès. Visiblement iels ne veulent pas que le cortège passe par là. Néanmoins le dispositif est assez faible et facilement contournable. S’en suivent quelques tensions avec les pandores puis le cortège poursuit son chemin vers la RTBF.
Arrivé en face des bâtiments de la RTBF, des divergences se font sentir entre les participant.e.s. Certain.e.s veulent agir de diverses manières mais quelque petit.e.s chef.fe.s les en empêchent.
Plus tard le cortège se dirigera vers le ring. Au passage devant la prison, on peux entendre quelques personnes gueuler “Les prisonniers avec nous!”.
En arrivant près de ring, l’armada policière se déploie avec autopompe et anti-émeute. La réaction de la manif est quelque peu désordonné quand à l’itinéraire à prendre,… Il y a quelques petits mouvements de paniques. Quelques projectiles sont lancés sur la flicaille.
15 personnes sont arrêté.e.s administrativemen
Le 9 Février
Mons
Une petite centaine de personnes s’étaient rassemblé à Sainte-Waudru. La manif mets du temps à démarrer. Pas beaucoup de slogan au départ. Certain.e.s font des “free hug” au flics. Pour l’image disent-iels… Malgré cela et un petit groupe de petits chefs en herbe qui exaspère un certain nombre de gens, l’ambiance est plutôt bonne. Arrivé face au domicile d’Elio Di Rupo, un pétard est lancé dans sa boite au lettre, y occasionnant quelques dégâts.
Plus tard, après que la manif se soit réduite en nombre, une trentaine de personnes sont allées bloquer le ring. Iels se feront arrêté.e.s suite à une intervention de l’armada policière avec autopompe…
23 Février
Bruxelles
Pour ce faire laissons la parole au Groupe Anathème
– Retour sur la manifestation Gilet Jaune du samedi 23 février à Bruxelles –
Une des grandes forces du mouvement Gilets Jaunes français fut de destituer, au gré des besoins, les petits chefs auto-proclamés du mouvement une foisleur acuité stratégique dissolue dans l’ivresse d’un nouveau petit pouvoir dont ils jouissent comme un statut. On ne compte plus celles et ceux qui, d’abord suivi avec enthousiasme, finirent par récolter la haine générale pour avoir confondu valeur stratégique et pouvoir essentiel de direction d’un mouvement qui se caractérise avant tout par l’auto-représentation de ses participants.
Bien que prévenus du piège constituant a foncer tête baisser dans la nasse Saint-Gilloise, trappe bien connue de tout bruxellois en lutte contre le système avant l’émergence du mouvement, la marche vers le fichage a continué, entrainant plusieurs coups sur manifestants, six arrestations et la prise en photos de chaque manifestants. La rue haute avait déjà été le théâtre l’année dernière du nassage de 300 militants autonomes en lutte contre la loi anti-squat. Cette manifestation avait d’ailleurs sonné le glas de toutes manifestations non autorisé à Bruxelles.
Au nom d’un plan pré-programmé par les organisateurs, les camarades venus d’autres pays ont pu gouter au plaisir de la méthode Sémira Adamu : ce qui crie trop fort on l’étouffe avec un coussin. Bruxelles ; capitale du silence politique. Nassé rue haute, le plan consistant à rejoindre par manifestation sauvage les institutions européennes a donc échoué avant tout par l’insistance des organisateurs à vouloir organiser jusqu’à ce qui se voulait sauvage. Nous ne leurs en tenons pas rigueur, toutefois, nous appelons à l’avenir à un peu modestie. Une stratégie sans intelligence de la situation n’est plus une stratégie. Nous aurions dû tourner boulevard du Midi, mais qu’importe, ce qui est fait est fait.
Du reste, bien que la manifestation ait réunit peu de monde, l’ambiance était là, et sans aucun doute seulement manquèrent quelques personne pour transformer cette marche en fête émeutière. Nous ne pouvons que nous réjouir et remercier les camarades français d’avoir apporté un peu de la radicalité langagière qui fait désormais consensus dans les cortèges d’outre quiévrains. « La police avec nous » n’est plus que de l’ordre du vieux souvenir et les bouches crient désormais à pleine joie « Tout le monde déteste la police », « Anticapitaliste », ou encore « « Bruxelles, debout, soulève toi. »
Au-delà de cela, la manifestation avait pour particularités d’être un échantillon assez clair des confusions et rapport de force au sein du mouvement. Quelques égarés de l’extrêmes droites venus arborer médailles et discours abscons, quelques nazillons en mal de récupération, et tout ce corps de gens qui cherchent encore, dans l’exercice de cette révolte nouvelle des réponses à leurs douleurs. Nous ne sommes pas mécontents de l’effet qu’a sur eux un drapeau noir, et les questions qui s’en suivent. Nous n’avons vu que des regards intéressé et pas mal de soutient quant à l’idée même d’anarchie.
Un acte en demi-teinte donc, soldé malheureusement par l’échec que constitua la nasse, véritable arme psychologique du pouvoir qui a déjà conduit tant de Gilets Jaunes belges à ne plus monter sur la capitale. Car c’est le but précis de la nasse : marteler que la ville n’est pas à nous, et qu’il est inutile de vouloir s’y déplacer or utilités classiques du travail ou de la consommation. Nous ne nous laisserons pas abattre par cette technique sournoise.
Nous remercions à notre tour les camarades qui ont organisé la manifestation et tous ceux présent. Il fut plaisait de revoir quelques têtes, notamment des camarades de France rencontré à l’acte II à Paris. Bravo pour leur ténacité.
Si rien, pour l’instant, ne se passe de réellement concret à Bruxelles, c’est ici que tout finira. Et c’est pour cela que la répression y est si sourde et efficace. Notre travail en tant que Gilets Jaunes bruxellois est d’aider le mouvement français à gagner sa guerre, d’aider le mouvement belge à tenir, et d’être prêt pour l’acte final par lequel nous abattrons la dictature marchande de l’union européenne et du capital.
D’ici là, continuons d’emmerder le régime. Amour et Émeute sur chacun de vous.
« De tout , il resta trois choses:
La certitude que tout était en train de commencer,
la certitude qu’il fallait continuer,
la certitude que cela serait interrompu
avant que d’être terminé.
Faire de l’interruption, un nouveau chemin,
faire de la chute, un pas de danse,
faire de la peur, un escalier,
du rêve, un pont,
de la recherche…
une rencontre. » {Pessoa}
Quelques Gilets Jaunes Autonomes.
Les blocages
Quelques blocages persistent. Difficile d’en faire une liste exhaustive. Néanmoins on peut citer le blocage durant 3 jours du site de Google à Baudour ainsi que plusieurs tentatives réprimées de retourner bloquer la raffinerie de Feluy.
Sabotages
Quelques gilets jaunes semblent s’être mis à la bonne vieille mode du sabotage. En effet, selon les médias mainstream, il n’y a jamais eu autant de sabotage de radar routier en wallonie que depuis le début du mouvement… Des horodateurs auraient également été sabotés à Charleroi lors d’une manifestation GJ.
Convergences des luttes
On commence à voir ces derniers temps une convergence apparaître entre les gilets jaunes et des luttes sociales de travailleur.euse.s en grève ainsi qu’avec les luttes écologistes. C’est une très bonne chose, sa peut renforcer le mouvement et faire se rencontrer des mondes différents. Cela pourrait peut-être ouvrir de nouvelles perspectives.
Luttes sociales
On a vu apparaître une convergence entre GJ et les autres luttes sociales notamment de travailleur.euse.s en grève. Ce fut le cas par exemple à NLMK à Clabecq.
Il y a eu également des soutiens de gilets jaunes sur des piquets pendant la grève du 13 Février.
Climats
On a également vu quelques GJ lors des manifs étudiantes pour le climat. C’est une convergence de luttes très intéressante. Un certain nombre de personnes ont compris qu’il n’y aura pas de justice écologique sans justice sociale et que c’est bel et bien le capitalisme et ses multinationales qui sont les plus grands destructeurs de notre planète.
Sur la diversité des tactiques
Un des gros points de divergences à l’intérieur du mouvement actuellement, se situe au niveau des stratégie à adopter tant dans les manifs que sur les blocages.
Vouloir imposer sa vision de la lutte, ne renforce pas une lutte. Vouloir plaire aux gens qui ne sont pas présent, qui ne soutiennent pas le mouvement en s’en prenant à des gens qui visent d’autres stratégie mais qui elleux font bel et bien parti du mouvement ne fait de la même façon que déforcer le mouvement.
Nous n’avons pas tous et toutes la même vision des actions à mener et des stratégies à adopter, nous n’avons pas besoin de nous mettre d’accord là-dessus. La variétés est une force. Il ne sert à rien de nous mettre des bâtons dans les roues et encore moins de jouer les auxiliaires de police.
On a jamais rien obtenu en marchant dans les clous
Que cela soit clair, et beaucoup s’en rendent compte, on n’a jamais rien obtenu en respectant à lettre les ordres de la flicaille. Si on bloque que quand la police veut bien qu’on le fasse, on ne dérange pas. De fait la police est aux ordres du gouvernements (et non aux ordres des “citoyen.ne.s” ou de la population). Iels défendent les intérêts des multinationales, du gouvernement et du patronat. Si on bloque, si on fait une action et que la police veut nous déloger cela veux sûrement dire que cela dérange. On l’a bien vu avec les interdictions dans le Hainaut de rassemblement sur la frontière ou avec les déploiements énormes qui ont eu lieu pour protéger les intérêts de Total à Feluy.
Si la police ne veux pas de blocage, qu’une partie des gens n’as pas envie de bloqué mais qu’un autre groupe décide de quand même le faire, comme cela s’est vu à Mons, pourquoi empêcher les gens qui veulent bloquer à un autre endroit de le faire? Iels sont certainement bien au courant des risques d’arrestations. Iels savent ce qu’iels font et n’ont certainement pas besoin d’être pris.es de haut par gens qui veulent imposer à tout prix, leur vision des choses.
N’oublions que tout nos “acquis sociaux”, tout nos “droits” ont été obtenue, non pas en glissant un petit papier dans une urne, ni en respectant les ordres des gardien.ne.s de l’ordre établi mais bien en créant un rapport de force avec l’état et le patronat, en enfreignant les lois. Les grèves sauvages, les sabotages et les insurrections ont été nécessaire pour que l’état et la bourgeoisie daignent lâcher quelques miettes.
Les premières réductions de temps de travail et bien d’autres “avancées” sociales n’ont-elles pas été obtenue en 1887? Un an après l’insurrection wallonne de 1886…
La question Royale, les grandes grèves de 60-61, Mai 68 et bien d’autres ne se sont pas fait dans le respect des lois faites par et pour les dominant.e.s.
De même la question de la non-violence est souvent mythifiée en parlant de Gandhi, par exemple, tout en oubliant une part importante de la lutte pour l’indépendance indienne, notamment ses franges communistes qui ont lutées avec bien d’autres moyen. On parle également à tout va de Martin Luther King, en oubliant de fait les émeutes de l’époque puis l’émergence des Black Panthers.
Le rôle de la police
Bien trop de gens idéalisent, encore de nos jours, le rôle de la police. Iels pensent que la police est là avant tout pour protéger la population. C’est faux.
Iels sont principalement issus des classes moyennes/supérieurs blanc.he.s d’âge moyen. Des gens qui de par leurs privilèges ont beaucoup moins de risque de s’être fait.e.s réprimé.e.s par la police. Pour celleux-ci la police est encore synonyme de sécurité. Iels s’imaginent bien souvent que la répression violente n’est qu’une dérive provenant de quelques flics pourri.e.s.
Une institution discriminante
Les habitant.e.s des quartiers populaires, les personnes racisé.e.s, les travailleur.euse.s du sexe, et bien d’autres subissent de manière beaucoup plus fréquentes la répression, le harcèlement policier, les contrôles au faciès, les arrestations brutales. Le caractère intrinsèquement oppressifs et discriminatoire de la police leur apparaît donc généralement beaucoup plus clairement. Et la vision de cette institution coercitive est bien plus souvent associées à un sentiment d’insécurité. Évidement, l’idée de la nécessité absolu de la flicaille étant tellement ancré dans notre société, tout les gens ayant une image négative de la police ne vont pas nécessairement remettre en question jusqu’à son existence même.
Intrinsèquement violente
La violence de la police n’est pas exceptionnelle, ce n’est pas une dérive. La base même de l’institution policière c’est le monopole légal de la violence. Ce monopole a un but précis: asseoir l’autorité de l’état et maintenir l’ordre. Mais cet ordre, ce n’est pas réellement la sécurité de tou.te.s. Non, c’est l’ordre capitaliste, bourgeois. La police n’est pas là tant pour arrêter les “délinquant.e.s” que pour asseoir l’autorité de l’état. Par son monopole de la violence, par sa présence dans les rues elle est là pour personnifier l’autorité de l’état, pour établir l’idéologie de cette autorité supérieur. Le message est clair: si vous êtes contre cette autorité, vous devez craindre la police.
La police est née au XVIIe siècle, dans une période de pré-capitalisation monétaire. Cette nouvelle forme d’économie naissante se devait (pour les dirigeant.e.s) d’être protégée de toutes interférence extérieur. Il n’était pas rare, à l’époque, qu’un.e voleur.euse à l’étalage soit condamné à mort. Pour l’exemple. Pour asseoir cette autorité naissante.
De là vient aussi l’impunité policière. Ce n’est évidement pas que l’état se souci de quelques manière que se soit du sort de ces sinistres individu.e.s. C’est plutôt que reconnaître que son bras armé puisse commettre une faute, reviendrait à reconnaître que l’état puisse commettre cette faute par le biais des représentant.e.s de son autorité. L’idéologie capitaliste veut apparaisse comme étant une matérialisation de son autorité et qu’elle soit de ce fait inébranlable et infaillible.
Beaucoup sont choqué.e.s (à juste titre) de la violence dont fait preuve la police à l’égard des gilets jaunes en France. Cette violence d’habitude réservée à des catégories de population marginalisées et construite dans la propagande étatiste comme ennemie intérieur (“ultra-gauche”, cassseur.euses, jeunes guetthoisé.e.s, …). Cela n’a pourtant rien de surprenant, l’état a toujours été prêt à utiliser un niveau proportionnel à la menace qu’il pense affronter. Pour intimider, pour décourager toute rébellion.
Le piège de l’image
Autre piège, celui de l’image. Beaucoup pensent qu’il faut avoir “l’air gentil” pour attirer le plus de monde possible à rejoindre le mouvement.
Premièrement, il ne faut pas se leurrer les médias marchent main dans la main avec l’état et le capitalisme. Jamais, ils ne donneront une bonne image d’un mouvement qui va à l’encontre de leurs intérêts. Un mouvement qui a une bonne image dans les médias, a généralement perdu tout son potentiel subversif.
Deuxièmement, il faut arrêter de croire que parmi les gens qui pourraient rejoindre ce mouvement, tou.te.s auraient une peur ou un rejet de la violence.
Loin de là, nombreu.x.se.s sont celleux qui ont subies de plein fouets la violence intrinsèque et parfois subtil de ce système. Iels ont la rage. Et il y a bien plus de chance que ces gens là rejoignent le mouvement plutôt que celleux qui sont satisfait.e.s du statu-quo ambiant.
Répression de l’expression
La répression de propos tenus sur internet, les réseaux sociaux ou dans les médias n’est évidement pas nouvelle. Surtout quand ces propos touchent la sacro-sainte police… En effet l’appareil répressif semble tout de même bien moins agressif quand il s’agit des déferlantes de propos racistes, sexistes et homophobes que l’on peut voir sur les sites des médias mainstream (allant parfois jusqu’à l’appel aux meurtres) que quand il s’agit de gilets jaunes (ou autres) critiquant la police ou appelant à la casse…