– May Extension –
Le 1er mai bruxellois fut une fête. Il faudra bien avouer à présent que la stratégie d’alliance est la seule stratégie tenable face à la puissance de l’ennemi. Les mouvements gilets jaunes et climat n’en finissent pas de rebrasser les cartes politiques, de clarifier les positions, de rendre évidents les camps. Les amis d’hier apparaissent soudain éloignés. De nouveaux amis, inattendus, sortent de l’ombre. C’est que désormais l’alliance entre révolutionnaire n’est plus une question de théorie, mais une question pratique. Et c’est bien pour cela, qu’une partie du mouvement autonomes et qu’une partie du mouvement gilet jaune est en phase de fusionner. A déjà, par certain de ses cotés, fusionné.
So the procession of the 1st of may revolutionary has fulfilled its mission. We have been able to count ourselves, in the joy of destruction, in the remote police, in the designations of our enemies. More fun, the procession of the trotskyists whose strategy of radicalization of the union base must allow what they call « a first may of struggle », literally found himself in the back guard. Poor in numbers, repeating some slogans worn up to the lie since 68, what was not his stupor to see yellow, Purple, black and red lay in front of him. Rather than suffer from the humiliation of joining us, and automatically evaporate into the procession; they have preferred to wait for us to be further to restart. The Camps, so we said, are clarifying demonstrations in demonstrations.
Quant à l’insipide « fête » de la place Rouppe où viennent chaque année se faire voir les ambianceurs et autres passe-plat de l’ordre spectaculaire, il n’y avait quasi personne. Une place à demi-vide, ou quelques anciens gauchistes, tout suintant de traitrises ou de désespoirs, viennent ressasser leurs leçons trop bien apprise pour être encore crédibles. Ils s’amusent alors à dégoutter de la révolution quiconque accorde trop d’importance à leurs discours, cette philosophie du corps, cet aveu presque, que « si je n’ai pas réussi à faire la révolution, personne n’en a le droit. » se décline en toiles désespérantes : « C’était mieux avant, nous avons déjà tout fait. Tout cela ne sert à rien. Plus tard, peut être…Je suis d’accord mais… Ça ne peut pas marcher.»
La gauche décomposée, devenue le parti de la police, est en train de perdre la rue.
Et ce n’est pas une mince chose. La gauche décomposée avait en bien peu de temps réussit à pacifier, mieux encore que la police, les manifestations dont elle avait pris la tête. Et toujours au nom d’un après qui ne vient jamais, d’une massification qui ne vient jamais, d’une image qu’on ne voit jamais, elle s’appliquait à mutiler les gestes, rangeant sous le vocable bourgeois de la casse, tout acte propre à faire monter le niveau de conflictualité.
L’alliance du 1er mai révolutionnaire continue donc le travail déjà commencé par les gilets jaunes – celui du refus (pas toujours complet mais qu’importe !) du cadre et de la solidarité entre les manifestants. Comme le mouvement gilets jaunes est une sorte de fédération des colères, où chaque gilet jaune est son propre représentant et porte en lui un monde dont il espère la venue, cette alliance aura démontré qu’il est possible de se battre ensemble sans pour autant être d’accord sur tout. Qu’il y a tant de raison de vouloir la fin de ce monde qu’il est presque inutile de vouloir en extraire une particulière tant tout ce qui se vit est cohérent et interconnecté. La manifestation du 1er mai n’était donc pas une convergence des luttes. C’était un début de convergence des mondes. Et à mesure que la manifestation avançait et prenait en intensité, il devenait de moins en moins aisé de distinguer, à l’intérieur de celle-ci, des restes de cortèges. C’est là toute la différence entre la convergence des luttes et la convergence des mondes. La première c’est tous ensemble et chacun dans son cortège – de l’autre : notre cortège c’est chacun et tous ensembles.
We can regret that the event stopped in front of the place roupe and did not fired in wild protest despite an energy greedy to continue. A simple moose would have enough, but, in terms of manifestation, as for dance, the rhythm exerts a tyranny on the bodies. And the energy of the movement falls fast enough when it is interrupted.
Plus regrettable encore, le peu de manifestants venu rejoindre le rassemblement gilets jaunes de la gare du Nord qui, bien que peu nombreux, a entreprit de bloquer le rond-point, de filtrer les passages, d’alpaguer la police. Devant l’évidence de l’absence de renforts, le groupe s’est scindé et, entre la gare du nord et le Garcia Lorca, un petit groupement scandait à tue-tête, sous les yeux des zombies de la rue neuve, des slogans anticapitalistes.
Le mouvement gilet jaune, plus qu’aucun autre, aura fait depuis le début un formidable travail de convergence, de pratique de la convergence, qui part trop de fois n’a pas été honoré, ni n’a reçu de retours. Cette situation pourrait bientôt devenir honteuse. Avril agitation fut un succès : prolongeons la fête jusqu’en Mai. Le bruit se fait entendre qu’au 26 de ce mois des gilets jaunes d’un peu partout vont descendre à Bruxelles à l’occasion de la farce électorale qui, en Belgique, équivaut à une quadruple peine tant il faut voter à tous les échelons.
Let’s all respond to the call and train a solidarity, defensive and offensive bloc.
Because it is unbearable to see the yellow vests doinks, humiliated, to see their words scorned, to see them preemptively arrested and herded by hundreds in stables. Because to the tenacity of their courage we must associate the beauty and efficiency of our practices.
Cette danse ne doit pas s’arrêter. Les vacances déjà s’en chargeront, mais d’ici là, agitons les morts, chantons dans les cimetières du vieux monde. Cela fait si longtemps que nos voix ne portaient plus si loin. Trouvons donc le plus de complices en attendant le prochain round.
Que l’on se souvienne du 26 mai, comme du jour où pour la première fois l’Europe des marchands a tremblé.
Groupe Anathème.
Rendez-vous tous le 26 Mai à Bruxelles contre les élections européenes !!!