ALERTE EXPULSION – Communiqué du Foyer de Luttes – ULB
« En ce matin du vendredi 3 mai 2019, à 6h00, une trentaine de policiers lourdement équipé.e.s ont délogé les occupant.e.s du foyer de luttes (occupation de locaux vides sur le campus de l’ULB dans le but de faire vivre des pratiques de solidarité concrète et donner à se rencontrer différent.e.s acteurs/actrices des luttes en cours : luttes sociales, écologiques et féministes).
Six individu.e.s ont donc été tiré.e.s de leur sommeil de manière violente et urgente. Ils et elles n’ont pas eu la possibilité de récupérer l’essentiel de leurs affaires personnelles, et deux occupants n’ont pas pu récupérer leur chaussures.
La suite, à la chaîne: Huissier de justice, commissariat, contrôle d’identité à rallonge puis promenade à pieds nus dans les rues de Ixelles…
On est entrain d’analyser la paperasse mais ça sent la soirée de soutien…
C’est un coup de pression, mais c’est surtout une attaque frontale envers toute occupation, car la loi anti squat a été appliquée sur le campus pour expulser une occupation, ce qui laisse présager l’utilisation de cette loi contre toute forme d’occupation, que ce soit d’usine, d’autres lieux de travail ou de pouvoir. »
Coup de théâtre à l’ULB ce matin lorsque les flics sont arrivés en trombe en défonçant d’abord une mauvaise porte pour ensuite s’appercevoir qu’une des portes étaient en fait déjà ouverte. Saccage du mobilier, les policiers avaient apparement besoin de se défouler, déçus que les occupant.e.s encore endormi.e.s n’ont répondu à la charge d’aucune résistance, plusieurs casseurs de la police ont donné des coups de mattraque dans le mobilier appartenant à l’ULB pour intimider les étudiant.e.s. Un des étudiants s’est vu se faire arracher la puce de sa carte de banque par un policier ou plusieurs policiers aux commissariat. Attitude ridicule et pathétique des forces de l’ordre face à des jeunes autonomes qui revendiquaient juste d’avoir un local pour faire ses activités…
Attitude à nouveau sournoise de la part du vice-recteur qui n’a pas hésité à réprimer ses propres étudiants au sein de son enceinte après avoir pourtant dans un premier temps réagit en faisant passer le mot via ces vigiles : « qu’il n’y aurait pas de problème si les archives de l’ULB n’étaient pas attaquées… ». Pour ensuite dans un second temps, demander à »cette association de fait de déguerpir » la semaine suivante en reprochant au groupe « de ne pas avoir élu un ou des représants », « de ne pas être indentifiables », et « d’avoir redécorer les murs », ne tenant aucunement compte des revendications du foyer des luttes de pouvoir occuper ce petit espace de l’université vide et inutilisé depuis des années. Il ne tiendra pas compte non plus des quelques réponses qui lui furent envoyées. Par rapport à l’occupation de l’année passée qui avait durer jusqu’à la fin des examens et même pendant le début des vacances, dans un espace plus grand au patrimoine plus coûteux, il semblerait que cette fois-ci, la direction a voulu utiliser la force, l’intimidation et le fichage pour décourager le mouvement.
Voici une des réponses des occupant.e.s à l’avis d’expulsion rédigée par le vice-recteur lui-même :
[Petite réponse bonus au vice recteur. Malgré l’expulsion de ce matin on partage cette réponse.
Les infos suite à l’expulsion suivront.]
Réponse a Monsieur Leveque et à sa mise en demeure.
Monsieur le vice-recteur, voyant votre lettre je ne peux m’empêcher de
vous faire une réponse et vous apporter quelques définitions.
Vous avez l’air d’avoir un problème personnel avec le courant politique
que l’on nomme « anarchie ». Voyez vous ce courant sans dieu ni maître
n’a aucune raison de vous légitimé dans votre place de maître de maison
en vous demandant la permission d’utiliser des espaces laissé a
l’abandon.
Vous avez l’air d’avoir un gros problème avec le fait de ne pas fixer de
représentant. Cependant l’existence même de représentant risque de créer
des hiérarchies, surtout que les gens qui fonctionne en hiérarchie
(comme vous) on tendance à vouloir recrée ce genre de système avec leurs
interlocuteurs/trice. De plus comme nous vous l’avons fait remarquer
dans notre dernière lettre. La fourberie de l’année passée pour les
personnes impliquées dans la maison étudiante nous démontre que vous
n’êtes définitivement pas des interlocuteurs valable. Nous ferons les
choses dans notre coin.
Vous nous critiquer de ne pas suivre les procédures légales et
habituelle de la participation étudiantes. Bref vous nous critiquer du
fait que l’on pense et agisse selon le fait que «la révolution ne sera
pas autorisé ». Les lois existent dans le cadre d’un système, nous
voulons dépasser ce système, pourquoi respecter les lois du vieux mondes
qui préfèrent voire quelqu’un a la rue plutôt qu’un bâtiment vide
investie. Pourquoi respecter les processus de participation étudiantes
mises en œuvres dans votre université pour canaliser toutes formes de
mécontentement à travers des voix que vous savez gérer.
Savez vous que la lutte n’est jamais directement massive, que des
minorités agissantes peuvent avoir beaucoup d’impact ?
Ensuite vous nous reprocher de tirer des leçons de l’année passée, de
regarder les mouvements passé sur l’ULB et d’en tirer des enseignements…
Dans une université… Vous ne manquez vraiment pas de culot.
Vous le savez pourtant qu’il est primordial de tirer des leçons de
l’histoire, ne venez pas le reproché à des étudiant.e.s qui mettent ces
théories en pratique.
Vous dîtes qu’il y a déjà plein de tag, c’est vrai. Il y en avait déjà
plein avant mais cependant nous en avons ajouté une bonne partie. Nous
considérons le tag comme un moyen d’expression (comme cela l’a souvent
été sur ce campus par le passé avant votre tournure sécuritaire, vigile
et caméra). De plus vos murs étaient tout sales et tout moches donc nous
les enjolivons.
Mais ne vous inquiétez pas, si votre soucis c’est que l’espace reste
accueillant, nous avons l’intention de faire de ce lieu un espace qui
nous est accueillant.
Ensuite vous nous parliez à nouveau de vos archives. Sachez monsieur
qu’elle ne nous intéresse absolument pas votre paperasse de bureaucrate.
Dans le quatrième paragraphe, vous utilisez le terme « user des locaux à
leur guise ». Cette phrase seule permet de comprendre a quelle point
vous êtes un chantre du contrôle qui a du mal à imaginer que des gens
puissent se gérer eux même et par eux même. Encore un aveu de votre
participation au vieux monde pourrissant.
Viennent ensuite les termes « sécurisés d’urgence ». Ce n’est pas la
première fois dans le texte que vous insuffler des idées de peur afin de
brandir l’étendard de la sécurité pour briser des initiatives d’échange
et de partage. De lutte… L’institution étatique faisait déjà ça avant
vous. Mais merci de nous prouver encore a quelle point cette université
est engagée, dans la perpétuation de l’ordre existant.
En bref, cher papa nous n’avons plus besoin de toi.
La dernière phrase de votre lettre mérite un scandale a elle toute
seule. Car vous utilisez nos expériences pour brimer toutes formes de
révolte sur votre campus, de faire rentrer dans le cadre de la loi toute
contestation de la loi elle-même. Vous faîtes prendre à votre université
une tournure encore plus conservatrice.
Une année s’est écoulé depuis les commémorations de mai 68 et l’ULB
déclare que plus aucune occupation ne sera toléré sur son campus.
Et bien sachez que vos menaces on s’en fout. Le principe d’une
occupation c’est pas d’être légal de toute façon.
Votre lettre ne nous fera pas changer de position car cela ne change
rien a notre situation.
Bien à vous.
Un occupant. »
Quele sera la réponse des étudiant.e.s en colère ?