Un an à peine après la mort de Mawda 4 ans, jeune khurde tuée d’une balle en pleine tête tirée par la police belge non loin de la frontière, des voix s’élèvent à nouveau pour mettre en lumière la violence de l’Etat dans sa forme la plus féroce, celle qu’elle attribue directement à tout.e.s celles et ceux, non-européen qui ne « seraient pas en règle » du haut de sa vision essentiellement légaliste, capitaliste et bureaucratique.
Aujourd’hui les nations occidentales n’hésitent plus à tirer, séquestrer, torturer, déchirer, bayonner, ligoter des familles entière d’êtres humains désemparés sous-prétexte d’origines ethniques, sociaux ou économiques.
Car c’est bel et bien d’un tri purement sélectif qu’il s’agit. On oublit souvent de le rappeler, peut être cela peut paraître évident ou au contraire incongru, mais un millionaire pourrait très bien être soudanais, syrien, chinois ou russe, il ne serait pas inquièté à circuler où bon lui semble. Non le problème ,comme partout ailleurs dans ce monde entièrement privatisé, ce sont les pauvres. Mise à part quand ils servent les intêrets du néo-libéralisme (c’est à dire pour ainsi dire les intêrets des mêmes personnes) et c’est là tout le paradoxe aujoud’hui.
L’extrême droite a besoin du néo-libéralisme pour critiquer ses frontières, la mondialisation et tenter de transformer la lutte des classes en lutte des races tandis que le néo-libéralisme a lui aussi besoin de l’extrême droite pour d’abord se légitimer face à lui pour ensuite légitimer la hiérachisation dans la marchandisation des êtres humains mais et surtout cohabiter à terme avec elle, comme ici même en Belgique lorsque le MR s’allia avec la NVA.
Il y a 1 an , une manifestation sauvage d’à peine 500 personnes avaient circulé quelques heures dans les rues de Bruxelles. Tandis que certains sont poursuivis pour des tags sur des commisariat, murs, voitures de police,… de véritables assassins qu’ils s’agissent des bourreaux directs ou indirects ne sont inquiétés par rien, ni personne.
Pendant ce temps là, certain.e.s ont décidé d’agir :
TEXTE ET ACTION DE NAMUR :
Un an, jour pour jour, après la mort de la petite Mawda, 2 ans, Kurde, migrante, assassinée d’une balle dans la tête, sur l’autoroute à deux pas de Mons, par des policiers qui venaient notamment de Namur, il semble que des personnes aient souhaité rendre hommage à la fillette et rappeler que certain.e.s n’entendent pas laisser ce crime être oublié.
Alors que l’on a pu découvrir par ailleurs que des actions avaient été menées dans d’autres villes, et qu’une manifestation avait lieu ce samedi à Mons, ces marques nous ont amené à vous proposer le texte suivant :
Ils avaient dit « une balle perdue »…
Le produit en fait d’une chasse aux femmes, aux hommes et aux enfants, indistinctemment, qui cette nuit-là tua Mawda mais qui, auparavant, et chaque jour, chaque nuit, depuis, brise d’autres vies, toujours plus nombreuses.
Semira Adamu, 1998 ; Ebenizer Folefack Sontsa, 2008 ; Mawda Shawri, 2018. Combien d’autres, dont les noms se sont perdus ?
Les responsabilités de ces assassinats sont largement partagées. D’abord par les personnes physiques, flics, gendarmes, matons, qui les ont perpétrés. Par l’appareil d’Etat, ensuite, et par les corps constitués auxquels les assassins appartiennent, pour certains encore aujourd’hui. Par les politiciens, bien évidemment, qui ont successivement choisi, mis au point, mené à bien les politiques migratoires qui ont cours depuis des décennies, toujours plus racistes, classistes, sexistes. Des politiques qui mènent mécaniquement et systématiquement à la déshumanisation des personnes migrantes, à la mort de nombre d’entre elles, et aux traitements inhumains et dégradants dont elles sont toutes victimes.
Les morts en Méditerranée, les murs honteux que l’Europe dresse à ses frontières, et jusqu’en son sein, l’agence FRONTEX et ses moyens militaires, les camps de concentration que l’Union européenne finance dans des pays tiers et que ses membres construisent sur leurs territoires (le 6e camp belge a été inauguré par le gouvernement ce 7 mai 2019 à Holsbeek… deux autres camps sont en chantier), les rafles, le flicage, les courses-poursuites, les « balles perdues »… tout cela participe d’une même politique mortifère qui fait système. Une politique qui permet à l’Etat d’asseoir son pouvoir sur l’ensemble de la population faisant le tri entre les bons et les mauvais être humains.
Nous refusons de laisser à l’Etat les pouvoirs qu’il s’arroge ainsi. Nous refusons ces politiques mortifères. Nous refusons que l’on puisse assassiner des migrants ou qui que ce soit d’autre au nom d’une raison d’Etat quelconque ou d’une politique qui n’a de réaliste ou d’humaine que l’étiquette vide de sens. Nous refusons l’impunité dont bénéficient les forces de cet ordre raciste et oppressif que l’on cherche chaque jour à nous imposer un peu plus.
Il ne suffit plus, depuis longtemps, de dénoncer ces politiques, les têtes qui les pensent et les promeuvent, et les porte-flingues et autres « travailleurs sociaux » qui les exécutent. Il est plus que temps d’agir pour les mettre en lumière, pour les entraver, pour les faire cesser.
Justice pour Mawda !
Liberté pour toutes !
A MONS Manifestation et Communiqué :
Ce samedi 18 mai 2019 à Mons, rassemblement en mémoire de Mawda, demande de « justice » et solidarité offusquée de ces événements, icebergs des politiques menées.
Nous sommes entouré.es de flics, ont-illes tellement peur de « nous » ? Et eux ont-illes honte d’appartenir à ceux et celles qui se complaisent à profiter des injonctions venant « d’en haut », entendez les gouvernant.e.s qui se permettent d’exiger des résultats pour prouver qu’illes luttent contre les « passeurs » ?
Sous prétexte d’une lutte contre des exploitants d’êtres humains, les gouvernant.e.s s’octroient le droit (ici il s’agit de Jan Jambon et son copain Theo Francken) de donner des ordres permettant ainsi à des policiers sans réflexion de tirer sur une camionnette, remplie d’occupant.e.s humains, hommes, femmes enfants. Quelles que soient les excuses nauséeuses échafaudées par la suite pour protéger les flics, nous ne sommes pas dupes ! Au-delà du drame humain vécu par une famille venue chercher la protection de pays dits « démocratiques », c’est l’ensemble de la machine qui répugne. D’ailleurs, le fait de venir manifester un soutien, un souvenir, une réprobation, une demande de comptes, le cortège se voit entouré de flics…. à gauche et à droite des marcheuses.eurs, illes se baladent, armé.es bien entendu, pour que faire ? Intimider ? marquer leur supériorité ? faire pression ? … confirmation sans équivoque de la crainte qu’inspire un groupe de personnes venues faire preuve de solidarité et de réprobation, ces policiers semblent être les pions à rassurer les politicards de tous poils, incapables d’assumer leurs politiques de répression racistes contre lesquelles nous clamons notre désapprobation :
» Semira, Mawda, on n’oublie pas, on ne pardonne pas », « Semira, Mawda, assassinat d’état » : tout est dit !!
Grotesque et inquiétant aussi de constater que les autorités locales se disent scandalisées par un peu de peinture rouge sur les marches du palais de justice, il ne me revient pas les avoir entendues scandalisées par la mort d’une fillette de 2 ans tuée par balles policières … No comment !{{}}